O.G.M.: suite ...et pas fin.

Publié le par Jean-Marc NAILLON

Mardi dernier, j'ai appris par la presse que le gouvernement avait publié 3 décrets et 4 arrêtés concernant les cultures O.G.M., afin de transcrire la directive européenne dans le droit français.

A cause de ces décrets pris dans la précipitation, les semenciers vont pouvoir inciter les agriculteurs à semer le maïs MON 810, la seule plante génétiquement modifiée autorisée pour la culture à des fins commerciales en France. En 2005, on trouvait 500 hectares de maïs transgénique dans notre pays; en 2006, on est passé à 5000 hectares; en 2007, on peut s'attendre à une surface comprise entre 30000 et 50000 hectares (chiffre donné par le directeur général des producteurs de maïs A.G.P.M.)

Depuis le temps que l'Union Européenne demandait à la France de se mettre en conformité avec sa directive, il me semble qu'un débat aurait pu être organisé pour que chacun s'exprime et puisse avancer ses arguments. Il me semble surtout que la France n'était pas obligée d'interprêter cette directive dans un sens qui avantage tellement les quelques firmes productrices d'O.G.M.. J'aurais aimer connaître la manière dont chaque pays européen a transcrit cette directive. Il parait que la grèce a tout simplement refusé les O.G.M. pour protéger son apiculture. Si un lecteur peut trouver un document présentant les différences d'application du texte à travers l'Europe, je serai très intéressé.

Dans les décrets français, on apprend que les semeurs d'O.G.M. devront laisser dorénavant une bande de 50 mètres de largeur entre leur culture et une culture en semis traditionnel. Comment penser que les experts dont s'entourent nos dirigeants ne leur ont pas expliqué que le vent porte le pollen sur des kilomètres? Comment penser que personne ne les  a informé qu'il reste encore des insectes pollinisateurs munis d'ailes leur permettant de voler dans nos campagnes? Ont-ils entendus parler de l'apiculture, du rôle pollinisateur des abeilles, de la récolte du pollen?

Il n'est pas trop tard pour inverser le cours des choses, mais cette promulgation va rendre le débat un peu plus hypothétique. En imposant les O.G.M. à tous, nos dirigeants espèrent certainement arriver à leur banalisation. Les conflits entre agriculteurs et apiculteurs risquent de se développer. Les citoyens-consommateurs laisseront-ils faire?

 

Publié dans Nos abeilles en danger

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